Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Blog du Crif - Pass sanitaire, pass nazitaire. Bêtise ou problème de civilisation?

21 Juillet 2021 | 187 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité

Seuls, nous ne pouvons rien. Tous unis nous pouvons tout.

Réaction à la célébration du 20ème anniversaire de la mort de François Mitterand

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A quelques jour de notre Convention Nationale j'ai répondu aux questions de Sara Mesnel pour L'Arche 

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Comment les réseaux sociaux sont passés de l'effroi à la solidarité sans précédent avec les telavivim

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Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Portrait de Olivier Rafowicz
Tel Aviv sur Seine
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12 Août 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Pages

Opinion
Portrait de Gil Taïeb
Nous sommes debout
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03 Avril 2017
Catégorie : France, Actualité, Opinion

Samedi 1er avril place du Châtelet se sont réunies une centaine de membres du Collectif Boycott Israël

On ne le dira jamais assez : la parution d’ouvrages de poésie, en général et dans le domaine juif en particulier est devenue assez rare pour qu’on ne salue pas avec plaisir la sortie d’un nouveau recueil. Dans ce nouveau livre, la peintre et poétesse Sarah Mostrel nous offre un ensemble de textes inspirés de la Bible et des textes fondamentaux du judaïsme.

Remi Huppert est un spécialiste des Juifs de Chine. On lui doit notamment Destin d’un Juif de Chine (1). Dans son nouveau roman, le judaïsme est toujours présent.

"Le terrorisme et l'antisémitisme ont marqué cette année passée"

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

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Dans une manifestation contre le pass sanitaire on pouvait lire: « Prochaine étape, la rafle des non-vaccinés ». Le crétin qui arborait cette pancarte savait-il que le lendemain aurait lieu la cérémonie  en hommage aux victimes des rafles du Vel d’Hiv ? Connaissait-il le destin de ceux qui furent raflés et imaginait-il que son sort à lui pourrait être analogue ? A-t-il été surpris, ou honteux, ou narquois devant l’indignation de Joseph Schwartz, qui, montrant une feuille représentant une étoile jaune marquée de la mention « sans vaccin » a dit, que l’étoile jaune, lui, il  savait ce que c’était, car il l’avait dans la chair ?

Il est inutile, ici, de souligner la différence entre étoile jaune et pass sanitaire. Pass sanitaire, pass nazitaire: pour le plaisir de la rime, on invente un mot et on écrit une ignominie.

Est-ce que cela prouve, comme certains le disent, que l’enseignement de la Shoah a été défaillant ? Je ne crois pas. 

Je pense que le problème est plus profond. Comparer le pass sanitaire à l’étoile jaune, c’est s’engager dans des « faits alternatifs ». La conseillère de Trump qui avait lancé l’expression pour justifier un mensonge sur le public présent à la cérémonie d’investiture entérinait une pratique déjà décrite par George Orwell dans son maître-livre, 1984. Sous la caution  des philosophes post-modernistes, la réalité virtuelle, l’accès généralisé à des informations non contextualisées et l’entre-soi des réseaux sociaux ont légitimé  les fantasmes complotistes et abouti à la notion de post-vérité. Au siècle dernier, les mensonges étaient collectifs, publicitaires ou idéologiques, mais prétendaient refléter une vérité qualifiée de scientifique. Aujourd’hui, c’est la notion même de vérité qui a explosé. Ce qui est vrai, c’est ce qui m’apporte du sens ou qui m’est utile, à moi ou au groupe dont je me revendique.

Dans ce cadre, la comparaison abjecte avec l’étoile jaune charrie une signification plus complexe.

Si la Shoah reste le crime qui permet d’étalonner les dangers que l’on court soi-même, elle ne sert qu’à obtenir un statut de victime et revendiquer la liberté, une liberté pervertie car dissociée de toute responsabilité. Quant à la référence  au nazisme, ce que le philosophe Leo Strauss a appelé la « reductio ad Hitlerum », c’est un procédé utilisé  pour disqualifier I’adversaire, dont le Président Macron est aujourd’hui la cible. En outre, en creusant un peu, on décèle aussi une jalousie envers ces Juifs qui ont si bien utilisé -j’allais dire monnayé- leur statut de victimes, et par voie de conséquences une relativisation de la Shoah, qui, justement parce qu’on peut la comparer à une situation actuelle, n’aurait pas été l’horreur unique que l’on prétend.

La boucle alors se referme. Les propagandistes anti-israéliens ont compris que parler du « génocide » des Palestiniens permettait de marteler que leur sort était épouvantable, mais aussi de suggérer que les Juifs  exagéraient les crimes de  la Shoah à des fins utilitaires, et de renverser leur privilège mémoriel insupportable. Le «pass nazitaire», du seul fait que l’on se permet de l’évoquer, porte atteinte à l’histoire de la Shoah, au même titre que le « Gazacauste » qui assimile 220 morts pour la plupart combattants et six millions de victimes et permet de transformer les Israéliens en nazis tout en minimisant subrepticement les crimes des nazis à l’égard des Juifs.

Mais il y a plus : ceux qui comparent l’étoile jaune au pass sanitaire dynamitent aussi la langue car les mots perdent leur sens dans de telles analogies.

Il y a des gens pour les excuser « Oui, c’est ainsi que l’on parle aujourd’hui, par hyperbole, par exagération, ce n’est pas grave… ». Ce sont les arguments allégués par leurs avocats à propos des tweets monstrueux des harceleurs de Mila.

Apprendre à l’école  que le langage sert à échanger, à débattre et à raisonner et pas à éructer, insulter et mélanger. C’est un difficile programme, mais c’est un enjeu de civilisation. Est-il encore temps ?

Richard Prasquier