Richard Prasquier

Ancien Président du CRIF

Le billet de Richard Prasquier - Les Bretslover à Ouman

06 Octobre 2022 | 139 vue(s)
Catégorie(s) :
Actualité
Les femmes, Daech et le Djihad
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19 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

« Une femme retranchée dans l’appartement, qui a activé son gilet explosif au début de l’assaut, est morte »

Vendredi soir en l'espace de moins d'une heure, la France a connu le plus grave attentat jamais perpétré sur son territoire. En l’espace d’une trentaine de minutes, des terroristes ont attaqué la capitale à 7 endroits avec une minutie et une détermination macabres. 129 morts, 350 blessés dont 100 dans un état très grave. Les chiffres donnent le tournis. Moins de 48 heures après cette nuit d’horreur, n’en déplaise à certains, il est juste le temps de pleurer.

Des visages sur nos morts
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14 Novembre 2015
Catégorie : Actualité

Les réseaux sociaux se sont mobilisés pour retrouver les personnes portées disparues, ceux dont nous n’avions pas de nouvelles. Les Amis, les familles, les anonymes partagent descriptions, photos et espoir.

Portrait de Virginie Guedj-Bellaïche
#JeNaiPasPeur
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14 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

8H30. Au moment où les employés de la mairie qui font la circulation rangent leurs gilets jaunes, dans les classes, les écoliers ouvrent livres et cahiers. Alors que les hommes sortent de l’office du matin, croisant ceux qui distribuent l’édition du jour du quotidien Israël Hayom, les lycéens patientent à l’arrêt de bus, smartphone en main. Si le rideau de fer des boutiques est encore fermé pour une demi-heure, le cafetier lui prépare déjà son 17e café afour. Voilà à quoi ressemble la vie matinale à Raanana, petite ville près de Tel-Aviv. Et puis hier, mardi, tout a basculé.

Je suis Israélien, je suis Charlie
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13 Octobre 2015
Catégorie : Actualité

Il est temps d'affirmer haut et fort que les islamistes veulent tuer des juifs !

Réaction suite à la nomination de l'Arabie Saoudite au Conseil des Droits de L'Homme.

L'Europe doit se mobilier pour le sort des réfugiés

Portrait de Olivier Rafowicz
Tel Aviv sur Seine
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12 Août 2015
Catégorie : Actualité

La ville blanche sera à l'honneur demain sur les berges de Paris Plage

Un bébé palestinien a été brûlé vif et ses parents ont été grièvement blessés vendredi lorsque des extremistes israéliens ont mis le feu à leur maison en Cisjordanie.
Un acte abominable , Israel doit prendre toutes les mesures nécessaires afin d'éliminer le terrorisme juif.
 

Iran's Ayatollahs were behind the bloody attack that hit the Jewish community center in Buenos Aires in 1994 that killed 84 and injured 230.

Portrait de Invité
Droit de réponse
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19 Juin 2015
Catégorie : Actualité

Hier Joel Amar nous a fait part de son analyse de la tribune d'A.B Yehoshua publiée dans Libération le 17 Juin dernier " Du bon usage du Boycott d'Israel".

Aujourd'hui, nous publions le " Droit de réponse " d' Alain Rozenkier, Président de " La Paix Maintenant"

Joel Amar analyse la tribune de l'écrivain A.B Yehoshua publiée hier dans Libération : " Du bon usage du Boycott d'Israel" 
Paru sur mediapicking.com

Viralité des messages, impunité des auteurs, Marc Knobel a choisi de faire le constat de la haine sur internet et de la responsabilité des réseaux sociaux.

Portrait de Invité
Retour sur les lieux du Crime
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29 Avril 2015
Catégorie : Actualité

« Ne pas témoigner serait trahir», Pierre Laurent, journaliste, a participé à la commémoration du soulèvement du ghetto de Varsovie le 19 avril dernier. Article publié dans l'Est Républicain.

 

"Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants, c'est l'indifférence des bons" (Martin Luther King)

Tribune de marc Knobel publié dans le Huffinghton Post 

Pages

Opinion

Je me suis exprimé sur les enjeux de l'élection présidentielle pour la communauté juive française.

Portrait de Stéphanie Dassa
Documentaire Sauver Auschwitz
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23 Janvier 2017
Catégorie : Opinion

"Sauver Auschwitz ?" un documentaire diffusé le 24 janvier à 22h40 sur Arte 

Le boycott des produits israéliens (nous) glace le sang.

Le racisme qui frappe la communauté asiatique est insupportable.
 

Vouloir profiter de l'actuelle polémique pour assimiler les arrêtés anti-burkini à la Saint-Barthélemy et à la Shoah, c'est tomber dans l'indigne et le nauséabond 

A l'occasion de l'assemblée générale du Crif réunie le 29 mai 2016, j'ai prononcé mon discours de candidature.

Depuis des années, l’historien Marc Knobel a de salutaires obsessions et une puissante détermination. L’une de ses salutaires obsessions, sur laquelle il a beaucoup travaillé et mené de profondes recherches, est cette diffusion sans frontières, sans retenues et sans toujours grandes oppositions, des haines multi-formes qui s’entretiennent.

Pour comprendre cet accord entre l’Iran et les grandes puissances sous la direction stratégique des USA, il faut essayer de comprendre la nouvelle politique internationale de l’administration américaine

Eté 2014. Pendant 1 mois et 18 jours, Israël a vécu au rythme des alertes et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Un an plus tard. Juillet 2015 : Que reste-t-il de ces jours d’angoisse ?

Le 23 juin dernier, l’Union des étudiants juifs de France a célébré son 70e anniversaire à l’Hôtel de Ville de Paris. Magie des réseaux sociaux, j’ai vécu à distance cette soirée avec enthousiasme et frustration. L’occasion pour moi de replonger dans mes années Uejf.

Comme chaque été, de nombreux juifs ont décidé de quitter la France pour s’installer en Israël. On parle de 8000 à 10 000 pour l’ensemble de l’année 2015. J’ai moi-même fait ce choix en 2013  et pourtant j’ai, plus que jamais, envie de parler de ceux qui restent. 

Dov Maimon rejoint les auteurs du Blog du Crif !

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En parlant des Hassidim de Bratslav (les Bretslover en yiddish) on n’esquive pas complètement l’actualité. La guerre, les lignes aériennes coupées et les avertissements des gouvernements d’Ukraine, d’Israel, ou des États-Unis, rien n’y a fait, les Bretslover sont revenus à Ouman pour Roch Hachana, 20 000 dit-on, pas loin des 40 000 dans les années avant Covid. La hassidout de rabbi Nahman n’a jamais été très nombreuse, mais le pèlerinage attire d’autres fidèles et, au-delà, des Juifs pas toujours très orthodoxes en quête de spiritualité. Le haut moment, c’est le tachlich, quand les pèlerins  en robe blanche déposent leurs péchés dans le lac bordant Ouman et récitent le Tikkun Haklelali, la série des 10 psaumes  contre le mal élaborée par le Rav Nahman. Tous sont là pour recharger leurs batteries spirituelles et la ferveur qui émane de cette masse d’hommes joyeux laisse une empreinte forte aux participants.

Pourquoi Ouman? Nahman, sa maison de Bratslav détruite dans un incendie, n’y a passé qu’une année, malade de tuberculose et mort à  38 ans, en 1810. Il aurait d’ailleurs choisi la ville en raison de son cimetière, où avaient été enterrées quarante ans auparavant, les victimes d’un grand massacre de Juifs perpétré par les haidamaks, ces paysans ukrainiens soutenus par l’empire russe et révoltés contre leurs maitres polonais. Les temps ont changé... Il y avait donc dans ce cimetière, qu’on appelait maison de vie, bet Haim, beaucoup d’âmes juives que Rabbi Nahman voulait défendre devant le tribunal divin.

Il avait enseigné à Bratslav, à 100 km de Ouman, pendant huit ans, au retour de son voyage en terre d’Israel. Il y avait trouvé un élève exceptionnel, Nathan Sternharz de Nemirov, Rèb Noussn pour les fidèles. Par lui, la vie et les idées Nahman de Breslaw sont bien connues, dans des livres célèbres qui ont façonné le mouvement Bratslav. Seuls les écrits restent, ce qui peut biaiser notre compréhension : d’autres disciples ont probablement tiré de Nahman des conclusions un peu différentes de celles de Nathan.

Nahman, dans sa doctrine émotionnelle, insistait sur une phrase du prophète Ezechiel « J’ôterai de votre corps le coeur de pierre, et je vous donnerai un coeur de chair », Lev bassar. Lev bassar, les mêmes consonnes que Breslov; curieusement, le nom de Rabbi Nathan, Sternharz signifiait coeur dur.

C’est Nathan qui institua le pèlerinage à Ouman. Visiter le tombeau d’un maitre hassidique n’avait rien d’exceptionnel, mais Ouman joua chez les bretslover un rôle à part. Au coeur de la répression tsariste puis après l’interdiction par le régime communiste, il y eut une poignée de fidèles prêts à courir tous les risques pour venir. Certains, dit-on, pour éviter que la construction d’un immeuble ne vînt détruire la tombe de Nahman, firent intervenir le Président Carter lui-même. Depuis la fin du communisme, le pèlerinage est devenu un impressionnant événement touristique...

Bratslav n’a pas créé de lignée dynastique comme les autres mouvements, ce qui lui a valu le surnom de « Die toyte hassidim », les « Hassidim morts ». En fait, Nahman rejetait l’évolution, disons « commerciale », du hassidisme  qu’il voyait chez les descendants du Baal Shem Tov, son propre arrière grand-père, et il n’a pas eu de successeur familial. Mais cela tient aussi à sa doctrine. Au lieu de leur faire confesser leurs  pêchés, souvent liés à la sexualité, il en vint à demander à ses disciples de rechercher par eux-mêmes et au fond d’eux-mêmes le tzadik, c’est-à-dire la justice. L’hitbodedout, l’isolement spirituel quotidien consacré à une méditation intérieure, permet cette relation personnelle avec Dieu. C’est selon Nahman, qui prolonge ici la cabale de Louria, avec la brisure des vases, un travail difficile, rempli d’obstacles. La joie à laquelle on associe le nom de Nahman de Bratslav est le produit d’un combat, qui fut probablement aussi le combat de sa propre vie, marquée par sa maladie et le décès de ses proches. Je pense à la phrase de Camus : « il faut imaginer Sysiphe heureux ».

Natan s’est toujours considéré comme le simple disciple de Rabbi Nahman. Il le considérait comme une personnalité messianique de l’envergure de Moïse. Nul ne pouvait donc remplacer Nahman, mais pour administrer sa succession,  Natan avait une personnalité trop clivante pour être unanimement agréé. La hassidout de Bratslav en a gardé un caractère anarchique. Elle contraste avec le Chabad qui a su rester centralisé sans nommer de successeur au Rebbe, considéré aussi par beaucoup de ses fidèles comme une figure messianique.

Mais avant Nahman, aucun maitre hassidiques n’avait eu de prétentions messianiques, et  le souvenir du faux messie Shabtai Zvi était encore vivace. Il ne faut donc pas s’étonner que les écrits de Natan aient suscité de virulentes polémiques au sein même du hassidisme et que le mouvement de Nahman de Bratslav soit resté diversifié et marginal.

Il  est aujourd’hui populaire, car sa spiritualité peut aussi se décliner sous une forme « New age » en harmonie avec la quête contemporaine, mais il n’évite pas cependant les phénomènes d’emprise. La ligne entre maitre spirituel et  gourou est fragile. L’inculpation récente d’un rabbin Bretzlover réputé en Israël, Eliezer Berland, en témoigne. Malgré son lourd dossier il garde un noyau de partisans convaincus que les accusations contre lui prouvent son caractère messianique.

Quelle que soit la valeur d’une tradition religieuse, le risque d’emprise sur les esprits ne doit jamais être sous-estimé dès lors qu’elle prétend à une exclusivité absolue dans l’espace privé ou public.

Richard Prasquier 

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