Nicole Bornstein

Présidente du Crif Auvergne Rhône-Alpes

Blog du Crif - Que demandons-nous ? Que la loi soit modifiée !

29 Avril 2021 | 49 vue(s)
Catégorie(s) :
France

Mon discours prononcé au dîner du Crif Grenoble-Dauphiné, le 22 octobre 2017.

Mon discours à la cérémonie d'hommage aux Juifs engagés volontaires qui s'est tenue le 15 octobre 2017 au cimétière de Bagneux.

Dans ce courrier, j'ai félicité Audrey Azoulay pour son élection. J'ai également attiré son attention sur les positions récentes de l'Unesco sur Jérusalem et commente les relations passées de l'organisation avec le Crif.

Mardi 10 octobre 2017, j'ai été reçu par le Ministre de l'Europe et des Affaires étrangères pour un long tour d'horizon.

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#BlogDuCrif - Devoir de mémoire
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20 Septembre 2017
Catégorie : France

Il y a 76 ans, le 15 décembre 1941, 69 hommes ont été fusillés au Fort du Mont Valérien à Suresnes, dans les Hauts de Seine par les autorités d’occupations allemandes. Ces hommes, français et étrangers, furent arrêtés par les forces de polices françaises de la Préfecture de police du département de la Seine (à l’époque).

Je vais vous raconter l’histoire de Moritz Singer, mon oncle, le frère de ma mère, un de ces fusillés.

En 2017, Roger Pinto, sa femme et son fils ont été séquestrés, violentés et détroussés à leur domicile de Livry-Gargan (Seine-Saint-Denis), "une agression antisémite" condamnée par le Crif et le ministre de l'Intérieur. Une première ?

"Je m’en vais vous mander la chose la plus étonnante, la plus surprenante, la plus merveilleuse, la plus miraculeuse, la plus triomphante, la plus étourdissante, la plus inouïe…"
 

 

"The strength of a Nation always lies in the the way it looks at its History and and its ability to teach it to future generations".

 

"La force d’une Nation réside toujours dans le regard qu’elle sait porter sur son histoire et sa capacité à l’enseigner aux générations suivantes."

 

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Actualité

Jeudi 6 septembre s'est tenue la cérémonie d'échange des vœux entre les responsables de la Communauté juive, la Maire de Paris Anne Hidalgo et la présidente du Conseil régional d'Ile de France Valérie Pécresse.

Jeudi 26 juillet, j'ai écrit au Ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian afin de lui faire part de mon étonnement face à l'absence de mention d’Israël dans les déclarations du Quai d'Orsay suite à l'évacuation de casques blancs syriens.

Mercredi 25 juillet, j'ai adressé des courriers aux Présidents respectifs de la Fédération Française des Échecs et de la Fédération Française de Judo. L'objectif : mener à bien le combat pour l'égalité et contre la discrimination de toute nature.

Fausses rumeurs, photos ou vidéos truquées… les fausses informations, ou fake news, inondent le net. La désinformation va parfois plus loin, prenant la forme de théories à l’apparence scientifique.

L'exposition CHAGALL, LISSITZKY, MALÉVITCH...L'AVANT-GARDE RUSSE À VITEBSK (1918-1922) est à découvrir juqu'au 16 juillet 2018 au Centre Pompidou.

Scoop : l’appel au boycott est illégal en France

 

Et vous, comment définiriez-vous l’humour juif ?

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Opinion

Bienvenue sur le blog La Chronique (pas tès casher) de Raphaela ! Sur ce blog, Raphaela vous propose ses billets d'humeur sur tout ce qui l'entoure, l'émeut, la touche, la fait rire et la révolte. Et elle a des choses à vous dire...

Depuis plusieurs années, le cinéma international ne cesse de plébisciter les cinéastes iraniens. Asghar Farhadi en est l’exemple même. Cependant, certains réalisateurs n’ont pas la chance d’être autant ovationnés.

Pour leur cinéma engagé, frontal et dénonciateur du pouvoir politique et du régime iranien, grand nombre de réalisateurs iraniens ont été, pour les plus chanceux, contraint à l’exil, tandis que d’autres en détention, subissent le triste sort réservé aux prisonniers iraniens.

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Discours de Nicole Bornstein, Présidente du CRIF Auvergne Rhône Alpes

« Ce moment de rassemblement à l'appel du Crif Auvergne Rhône-Alpes et de toutes les  associations juives de la région, est un grand moment de solidarité nationale et même internationale car il témoigne de notre colère et de notre écœurement après l'arrêt prononcé par la  cour de cassation !

Nous remercions tous ceux qui se sont joints à nous pour témoigner de leur soutien, et nous saluons la présence de quelques personnalités représentatives de nos institutions républicaines, comme Monsieur Philippe Meunier, Vice-Président de la région ARA , Monsieur le Sénateur Jean Noël  Buffet, Monsieur le Président des Amitiés judéo-chrétiennes Jean-Dominique Durand, des élus... et sûrement beaucoup d'autres personnalités que je n'ai pas vues et que je salue aussi.

D’abord et avant tout mouvement de solidarité envers la famille de Mme le docteur Sarah Halimi et  en mémoire des souffrances physiques et morales qui lui ont été infligées en ce jour du 4 avril 2017,  alors que la campagne électorale des élections présidentielles battait son plein ! Bien peu de médias s'étaient, à l'époque, préoccupés de ce crime odieux d’une femme, torturée avant d'être défenestrée vivante aux cris de Allahou Akbar, incantation qui accompagne nombre de crimes commis en France, antisémites et terroristes, dont les tous derniers  particulièrement significatifs, contre Samuel Patty, contre l'église à Nice et tout récemment, ce 23 avril ,envers une femme, fonctionnaire de la police !

Nous avons d’ailleurs une pensée toute particulière pour elle, ses enfants, sa famille et tous ses collègues.

Donc oui, solidarité aussi envers les 12 victimes françaises juives, dont nous nous devons de rappeler la mémoire, assassinées parce que nées juives, comme Sarah Halimi, et celles qui l'ont  précédée ou suivie, depuis le jeune Sébastien Sellam en 2003 , dont l’affaire n’a jamais pu, encore  aujourd'hui, être qualifiée d’antisémite !

Et d'ailleurs, il faut remarquer combien, dans beaucoup d'affaires, il est difficile de faire entériner cette qualification aggravante ! 

Il a fallu 10 mois de bataille judiciaire pour l'obtenir pour Madame Halimi !

Mais au fond, à quoi bon réellement ce rassemblement ?

Car on sait, suite à l’arrêt de la cour de cassation du 17 avril, qu’irrémédiablement, il n’y aura pas  de procès !

Ainsi, celui encore parfois désigné comme « présumé coupable » n'aura jamais à répondre de ses  actes devant une cour d’assises !

Nous regretterons toujours qu'un procès public de cet homme, face à des jurés, n'ait pas permis, maintenant que sa bouffée délirante a disparu et qu'il a retrouvé sa lucidité, qu'il nous explique comment il a été conduit à un tel antisémitisme ?

− une certaine pratique religieuse ?
− ses fréquentations ?
− la propagande politique ?
− les réseaux sociaux ?
− son environnement ?

Bref, entendre de sa bouche l'enchaînement des influences subies, jusqu'à voir en Madame Halimi l'incarnation même du sathan et être empli d'une folie meurtrière, cette folie constamment invoquée pour décrire tous les meurtres djihadistes de ces 20 dernières années !

Voilà ce que ce procès aurait pu dire face aux citoyens français que nous sommes !

Mais nous ne sommes certainement pas là pour juger de la décision de la cour de cassation et donc la justice, ni pour réfuter sa décision. C'est vain !

Nous ne sommes pas là non plus, pour demander la vengeance !

Mais alors que demandons-nous aujourd'hui dans ce nouveau rassemblement, car nous  étions déjà là il y a deux ans ?

D’abord de ne plus être seuls et ce définitivement à nous soulever, à nous manifester, à hurler  notre indignation et à partager notre écœurement lorsqu’un crime antisémite est commis en France. Nous appelons tous nos concitoyens à se sentir concernés et à nos côtés, comme nous le sommes  pour tous les crimes commis sur notre territoire, qu'ils soient antisémites ou non !

Ensuite un terme au déni, à toutes les formes de dénis et se départir ensemble de la peur dont  pour une part ils sont la marque !

Il a fallu attendre le récent procès Charlie et de l’hyper casher pour que les rouages profonds qui  ont conduit à des attaques antisémites ou terroristes éclatent au grand jour et soient analysés pour éclairer les consciences.

Ce qu'il faut juger dans ces crimes, ce sont les criminels certes, mais surtout ce qui les conduit à vouloir tuer non pas une personne prise au hasard, mais une policière, des militaires, une juive, des  journalistes, un prêtre, bref la République !

Ne pas juger ce crime, c'est passer à côté de l'occasion de désigner comme coupable un mouvement politique qui, sous couvert de religion, continue de se développer partout dans le monde, un mouvement politique qui arme le bras de tous ces assassins, qu’ils soient fous ou pas fous, fragiles et moins fragiles, des villes ou des banlieues, racisés ou non racisés, tous fanatisés.

Ne pas juger ce crime c'est passer à côté de l'occasion de défendre notre société, toute notre société, contre ce mouvement !

- Il y a dans ce contexte un véritable danger à s’habituer à la banalité dans laquelle la répétition de ces attaques nous plonge.

- Il y a urgence, il y a urgence au moment où nos démocraties traversent bien des difficultés, sanitaires,économiques, politiques et vacillent face à la montée des populismes et des extrémismes de tous bords.

Il est plus que jamais temps que l’ensemble des autorités de notre pays, de nos régions et de nos villes adoptent la motion de l’IHRA, celle qui dénonce le caractère profondément antisémite de l’antisionisme et qui depuis Durban 2 a conduit aux crimes antisémites que nous connaissons.

Une trentaine de pays et des villes comme Paris ou Nice, en France, l’ont déjà fait. Qu’attendons- nous, qu'attendons-nous ici ?

Que demandons-nous enfin ?

Que la loi soit modifiée !

En premier lieu, parce qu'il ne faudrait pas que cette décision puisse faire jurisprudence. Ce pourrait être la porte ouverte pour que tous les esprits fragilisés se donnent le droit de commettre des crimes qui resteraient non jugés... danger pour tous, juifs ou non juifs...

En second lieu, comme François Molins lui-même, Procureur général près la cours de cassation, l'a tout récemment déclaré : « L’émotion suscitée par cette décision révèle sans doute que la loi n’est pas adaptée ».

Ce n'est que lorsque la machine judiciaire respire l'esprit d'humanité, en hébreu l'esprit de Tsédek que le jugement est accepté sereinement par tous et que nos sociétés peuvent fonctionner harmonieusement et faire corps ensemble.

Et, puisqu'il semblerait qu'une nouvelle loi soit sur les rails pour empêcher qu'en de telles  circonstances un même désastre judiciaire ne se reproduise, qu'au moins cette loi porte légitimement le nom de Sarah Halimi, en sa mémoire » .

 

Nicole Bornstein, Présidente du Crif Auvergne Rhône Alpes

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